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La Liste Rouge de l'UICN :

Des exemples

Un autre cas similaire est celui du rhinocéros blanc qui a été classé en novembre 2011 parmi les espèces en danger critique d’extinction par l’UICN. Selon le Groupe de spécialistes des rhinocéros d’Afrique de la Commission de la sauvegarde des espèces (CSE), le braconnage des rhinocéros est de plus en plus fréquent et aurait augmenté de 43% entre 2011 et 2012, ce qui aurait causé une diminution de près de 3% de la population en un an. Entre 2006 et 2013, ce sont plus de 2400 rhinocéros qui ont été braconnés. Le cas du rhinocéros est également représentatif de l’implication de l’UICN dans une campagne de sensibilisation et de lobbying visant à éveiller l’attention des pouvoirs publics et à leur proposer des modes d’actions. En effet, le rhinocéros étant principalement sous le menace du braconnage, la corne de rhinocéros étant particulièrement prisée par des bandes organisées qui s’approvisionnent notamment dans le sud de l’Afrique- le Parc National Kruger en Afrique du Sud héberge la plus grande population de rhinocéros au monde – les font passer leur butin de transit par le Mozambique puis le revendent à des pays consommateurs comme le Vietnam et la Chine. Ainsi, les experts de l’UICN ont lancé un appel à la communauté internationale et en particulier aux pays concernés par la circulation et la vente de cornes de rhinocéros afin qu’ils prennent des mesures d’urgence qui assurent l’application des réglementations commerciales, surtout en ce qui concerne la corne de rhinocéros. Force est de constater que les réactions des pouvoirs publics sont réelles : ainsi que le rappelle Simon Stuart, Président de la Commission de la Sauvegarde des espèces de l’UICN : « Les défenseurs des rhinocéros sont encouragés par la signature récente d’un protocole d’accord entre l’Afrique du Sud et le Vietnam, portant sur la lutte contre l’épidémie de braconnage du rhinocéros ».

Les rhinocéros blancs

L’avantage de la liste rouge est qu’elle permet de lance un signal d’alerte à l’échelle international dès lors que certaines espèces qui n’étaient juste alors pas considérées comme menacées sont en phase de le devenir. Le quotidien Ouest-France a publié en décembre 2016 un article qui illustre ce point. L’article explique que la girafe est passée sur la liste des espèces menacées d’extinction en ce mois de décembre. Julian Fennessey, coprésident du groupe chargé de suivre les girafes pour l’UICN explique que « ces animaux majestueux sont confrontés à une extinction silencieuse ». De fait, la population de girafe a fortement diminué durant les dernières décennies, passant de 15500 en 1985 à moins de 100000 en 2015 en raison notamment de l’agriculture, et de l’exploitation minière en Afrique mais aussi de l’instabilité sociale et politique, de la croissance démographique et des actes de braconnage toujours plus nombreux sur le continent. Pourtant, la girafe a pendant longtemps été protégée et préservée et jusqu’alors la communauté internationale n’avait pas pris conscience de la menace qui pèse sur le mammifère. Changer ainsi une espèce de catégorie peut paraître artificiel et peu représentatif de la réalité, mais en même temps il s’agit d’un moyen de marquer les esprits et d’alerter aussi bien l’opinion publique que les scientifiques et les décideurs politiques afin de susciter une réaction rapide qui améliore la protection de l’espèce en question.

Les girafes

D’autres espèces font l’objet d’une attention particulière de l’UICN, dont les espèces d’oiseaux. Ceci s’explique par le danger encouru par un grand nombre d’entre elles. Selon la Liste Rouge de 2016, plus de 200 espèces d’oiseaux seraient en danger critique d’extinction, fait alarmant qui est l’objet d’un article du Monde du 11 octobre 2016. Cette situation est d’autant plus à prendre au sérieux que la Liste Rouge a recensé plus de 1227 espèces d’oiseaux globalement menacées d’extinction, ce qui représente 12% de la totalité des oiseaux dans le monde, ainsi que l’écrit la journaliste et rédactrice spécialisée Rachida Boughriet dans Actu Environnement. A ce sujet, Simon Stuart s’est exprimé en ces termes : « Il est extrêmement inquiétant de voir que le nombre d'oiseaux en danger critique d'extinction, la catégorie la plus élevée, ne cesse d'augmenter, en dépit des initiatives de conservation dans le monde ». A noter également que la disparition des oiseaux concerne aussi bien les oiseaux rares, que les oiseaux communs comme le Marinet ramoneur, dont l’UICN a enregistré une baisse de population de 30% en dix ans. Le problème de la disparition des espèces d’oiseaux serait principalement causé par le changement climatique, et la déforestation accélérée par le développement d’agro carburants, mais aussi à la dégradation des habitats et à l’introduction d’espèces exotiques envahissantes. Telles sont du moins les causes avancés par l’UICN.

Les espèces d'oiseaux

Le manakin de Bokermann, de la famille des passereaux. Cet oiseau est devenu un symbole au Brésil. En effet, l’oiseau est la première espèce du pays à bénéficier d’un plan d’action national de conservation en 2003. (Céline Arnoud, « Le manakin de Bokermann »)

Originaire de la forêt amazonienne, l’Ara Bleu aussi appelé ara glauque, compte seulement 50 individus dans le monde et est classé en voie critique d’extinction par l’UICN. Cet oiseau a été victime de la chasse et très largement piégé pour être vendu comme animal tropical. (Tiré du magazine «Nature et Animaux ».)

Bien qu’on considère généralement l’UICN comme un lanceur d’alerte, il faut cependant rappeler que la Liste Rouge permet aussi de rendre compte d’une situation en progrès pour certaines espèces. Par exemple, en octobre 2016, le panda géant est passé du statut « En danger » au statut « Vulnérable » dans la liste rouge. Ceci est évoqué dans l’article intitulé « Biodiversité : alerte sur les espèces en danger » publié le 11 octobre 2016 dans Paris Match. Cette progression est le résultat d’une politique de protection de l’habitat du panda, et par des efforts notables des autorités chinoises pour créer des zones protégées. Les mesures de conservation qui ont été prises ainsi que la modification du classement du panda géant dans la Liste Rouge sont souvent interprétés comme un coup de force médiatique tirant profit de la popularité du panda au sein de l’opinion publique. Toutefois, le panda est certes une espèce charismatique il est aussi une espèce-parapluie : il occupe de très larges habitats qui abritent un grand nombre d’espèces. Ainsi, la protection du panda a vocation a protéger l’ensemble de l’écosystème dans lequel il vit ainsi que les espèces qui y vivent. Par ailleurs, la protection ne se limite pas à des espèces populaires. Des efforts importants des pouvoirs publics ont été consentis en vue de protéger des espèces moins charismatiques mais qui ont un rôle important pour la survie d’autres espèces. C’est notamment le cas des grenouilles, qui comme le rappelle le Comité français de l’UICN en 2015, bénéficient d’une protection réglementaire en France depuis les années 1980.

Le panda géant

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